Indrukwekkend stuk van Villon (1431-1463), gezongen door Reggiani.
- Villon was een formidabele dichter, maar een zeer zwaar leven werd hem niet bespaard.
- Hij schijnt geadopteerd te zijn door een abt, en dankzij hem kon hij op de universiteit letteren en kunsten studeren.
- In zijn studententijd -24j.-, waar hij vaak de pias uithing, wordt hij beschuldigd van moord op een priester -het schijnt ook te kloppen dat hij schuldig was-, met alle consequenties van dien.
- De Hertog van Orléans, een edelman en ook een bekende dichter destijds, redt hem, en biedt hem bescherming. Maar bij Het hof van de Duc d’Orléans lukt het ook niet om een rustig leven te leiden, hij wordt weer in de gevangenis gezet. En weer veroordeeld tot de galg.
- Hij ontsnapt ternauwernood aan die veroordeling. Verder weten we weinig van zijn verdere leven.
- Tijdens zijn bestaan heeft hij niet veel succes gehad -behalve bij echte kenners-. Na zijn dood worden zijn gedichten gepubliceerd en wordt hij een ‘hit’.
- Al zijn gedichten hebben direct te maken met zijn eigen leven. Het schijnt dat de ‘Ballade des pendus’ -Ballade voor de gehangenen- in de gevangenis is geschreven, toen hij ter dood veroordeeld was.
In dit stukje valt het ons op de behoefte aan tederheid, barmhartigheid van de veroordeelde. Tegelijkertijd is het opvallend hoe veel waardigheid het gedicht uitstraalt, ook al is het geschreven door een tot de dood veroordeelde. In deze zeer lastige situatie vraagt hij ons om genade en goede gebeden. We kunnen niet anders dan denken aan de veroordeelde in de ‘couloir de la mort’ -death row in de V.S.- We vinden Villon ontroerend, met dank aan de fantastische interpretatie van Reggiani.
Paroles – Français moderne
Frères humains qui après nous vivez,
N’ayez pas vos cœurs durcis à notre égard,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous merci.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six :
Quant à notre chair, que nous avons trop nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poussière.
De notre malheur, que personne ne se moque,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
Si nous vous appelons frères, vous n’en devez
Avoir dédain, bien que nous ayons été tués
Par justice. Toutefois vous savez
Que tous les hommes n’ont pas l’esprit bien rassis.
Excusez-nous, puisque nous sommes trépassés,
Auprès du fils de la Vierge Marie,
De façon que sa grâce ne soit pas tarie pour nous,
Et qu’il nous préserve de la foudre infernale.
Nous sommes morts, que personne ne nous tourmente,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
La pluie nous a lessivés et lavés
Et le soleil nous a séchés et noircis;
Pies, corbeaux nous ont crevé les yeux,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais un seul instant nous ne sommes assis;
De ci de là, selon que le vent tourne,
Il ne cesse de nous ballotter à son gré,
Plus becquétés d’oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
Prince Jésus qui a puissance sur tous,
Fais que l’enfer n’ait sur nous aucun pouvoir :
N’ayons rien à faire ou à solder avec lui.
Hommes, ici pas de plaisanterie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre.
Paroles – Français ancien
Frères humains qui après nous vivez
N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, se pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez cy attachez cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est pieça devoree et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s’en rie :
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
Se frères vous clamons, pas n’en devez
Avoir desdain, quoy que fusmes occiz
Par justice. Toutesfois, vous savez
Que tous hommes n’ont pas bon sens rassiz;
Excusez nous, puis que sommes transis,
Envers le filz de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l’infernale fouldre.
Nous sommes mors, ame ne nous harie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
La pluye nous a débuez et lavez,
Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
Et arraché la barbe et les sourciz.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ça, puis la, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charie,
Plus becquetez d’oiseaulx que dez à couldre.
Ne soyez donc de nostre confrarie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
Prince Jhesus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu’Enfer n’ait de nous seigneurie :
A luy n’avons que faire ne que souldre.
Hommes, icy n’a point de mocquerie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre.
(Transcription : Lagarde et Michard)
VILLON 1431-1463
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